Pour un cultivateur, passer du conventionnel au bio, quelle aventure !
C’est ce que tente depuis 2020, avec succès (et joie intérieure), Michel Leclercq, à la Ferme des Coquelicots (Ère, près Tournai).
Les champs, on les parcourt à pied (Michel dit qu’avant, il était toujours sur son tracteur à deux mètres du sol) ; la terre, on la soigne, on la regarde, on l’examine dans le creux de la main ; elle revit ! On cultive de nouveaux fourrages composés, la biodiversité se restaure et, sans pesticides, des insectes reviennent qui soignent les cultures, éloignent ou réduisent les ravageurs. On ressème des variétés de blé plus anciennes, beaucoup moins chargées en gluten ; on retrouve la polyculture des temps avant l’agrobusiness… On pense à cette terre qui revit et qu’on va léguer à ses enfants et petits-enfants. Avant, les représentants en engrais et pesticides chimiques passaient avant, diagnostiquaient et laissaient une ordonnance très chère… Maintenant, viennent des ambassadeurs d’un autre genre : ceux de l’agriculture biologique : une mentalité différente, de nouvelles alliances. Et aussi ces entrepreneurs bio qui ont acquis le matériel adéquat et louent leurs services pour travailler la terre et la biner plutôt que de la pulvériser maintes fois. Ce matériel, il ne faut plus l’acheter, et s’endetter… Ce n’est pas gratuit, certes, mais c’est dans un esprit différent et cela encourage Michel Leclercq dans cette reconversion qui fait réfléchir et espérer.
Car c’est toute une ferme qui se métamorphose : les activités se diversifient : agriculture, maraîchage (Sophie Caillau), élevage, chèvrerie (Pierre Van de Wiele) : travailler ensemble et plus tout seul…
Vente à la ferme, paniers et soutiens bénévoles, activités pédagogiques, et une guinguette.
La ferme s’ouvre.
Les gens y passent et échangent. Tout change… Pour les voisins aussi, ils sont en contact avec les producteurs, rencontrent d’autres voisins, se retrouvent, apprennent à se connaître.
Il y a des fêtes.
C’est vraiment un autre monde, cette ferme…
Et, tout cela est raconté dans un nouveau documentaire au long cours de CHANTAL NOTTÉ, qui suit avec son équipe, pendant un an et demi, cette métamorphose.
Un documentaire conçu pour voyager et être montré dans les villages (et les villes).
Avec la musique d’ÉLOI BAUDIMONT…